Comment devenir guide de haute montagne ?

Pioches, cordes, crampons, mousquetons d’escalade… Tels définissent ce qu’est l’arsenal du guide de haute montagne, le professionnel qui fait découvrir aux touristes les hauts sommets en hiver comme en été. Mais il faut savoir que la mission du guide de haute montagne ne consiste plus seulement à conduire des gens en montagne : c’est aussi un expert polyvalent qui sait s’y faire avec le ski de randonnée, l’escalade, le hors-piste, l’alpinisme voire le canyoning. Au-delà d’une excellente forme physique, ce métier du sport implique avant tout de la technique et une bonne connaissance de la montagne et de ses dangers. En prime, il est essentiel de savoir estimer les risques et prendre ses responsabilités, sans compter la nécessité d’avoir un grand sens du relationnel, permettant de rassurer et mettre en confiance ses clients.

En quoi consiste le métier de guide de haute montagne ?

Ski de randonnée, alpinisme, escalade… Le guide de haute montagne est LE spécialiste de la montagne qui fait découvrir aux touristes les plus hauts sommets, et par tous les temps, en été comme en hiver. Tantôt il initie les néophytes aux techniques de l’alpinisme, tantôt encadre les amateurs pour des courses en haute montagne, tantôt entraîne les escaladeurs aguerris pour la compétition. Équipé de cordes, de piolets, de crampons et de mousquetons, il accompagne les groupes de clients sur les  sommets.

Bien évidemment, le guide maîtrise tous les terrains, rochers comme glaciers, ainsi que les crevasses et avalanches. Pour garantir la sécurité de ses clients, il doit connaître les premiers secours et posséder un bon niveau technique. Néanmoins, il ne voue pas forcément toute sa vie à cette activité, la profession de guide de haute montagne étant saisonnière. À noter que dans le Code du sport, le métier de guide s’effectue dans « un environnement impliquant le respect de mesures de sécurité particulières ».

Les missions du guide de haute montagne

guide de haute montagneSouvent placé sous la direction de l’une de 2 400 offices de tourisme de France, le guide de haute montagne propose ses services aux vacanciers et touristes. Il assure avant tout un rôle de planificateur de parcours : il étudie les itinéraires proposés par ses clients, vérifie la météo et effectue, si besoin, la réservation de l’hébergement.

Pendant les excursions et activités, le guide de haute montagne donne de nombreux conseils techniques aux clients et joue un rôle préventif en les initiant aux mesures de sauvetage. Effectivement, en cas d’accident, le professionnel sait comme agir et prodigue les premiers secours.

L’essentiel de l’activité du guide de haute montagne consiste à accompagner des groupes de grimpeurs à travers les hauts sommets. Il garantit la sécurité de ses clients, prépare le parcours de randonnée et sert de guide sur les différents lieux rencontrés au cours du trajet. Certes, l’alpinisme est au cœur de l’activité du guide de haute montagne, mais la réalité de son métier l’amène à se spécialiser dans de nombreuses disciplines :

  • excursions et escalade en hautes montagnes,
  • ascension sur différents sommets, que ce soit rochers, falaises, glaces ou terrains mixtes,
  • ski de montagne,
  • cascade de glace,
  • canyoning,
  • parcours acrobatiques,
  • randonnées,
  • vélos tout-terrain…

Il faut noter que, contrairement aux idées reçues, le guide de haute montagne se trouve rarement dans des situations extrêmes : il exerce essentiellement son activité auprès de débutants qui s’initient à l’alpinisme. Il arrive cependant au professionnel résidant en station de servir en tant que pisteur-secouriste.

Les qualités requises pour devenir guide de haute montagne

Actuellement, il n’y a que 1 600 guides de haute montagne en France : il s’agit donc d’un métier assez difficile d’accès et peu ouvert aux opportunités. D’ailleurs, l’obtention de ce poste à hautes responsabilités nécessite préalablement une solide expérience dans l’alpinisme et des connaissances complètes dans le domaine des montagnes.

Le guide de haute montagne doit avant tout posséder des qualités physiques. Son état de santé et ses capacités techniques doivent être à la hauteur des exigences de ce métier, et il doit constamment être résistant au stress. Toutefois, être guide de haute montagne n’implique pas de s’exposer aux dangers : il s’agit avant tout de prendre des mesures pour assurer la sécurité des clients, prévenir tous les dangers et garder son sang-froid en toutes situations.

En outre, le relationnel est lui aussi une qualité primordiale dans le métier de guide de haute montagne. En effet, le professionnel doit en permanence tisser une relation de confiance avec ses clients que sont les alpinistes amateurs. D’ailleurs, un guide pédagogue, patient et à l’épreuve du stress bénéficiera d’une clientèle de qualité et d’une réputation optimale. Enfin, la connaissance de langues étrangères, telles que l’anglais, l’espagnol ou même le chinois, est un véritable atout dans ce métier essentiellement touristique.

métier guide de haute montagne

Quelle formation pour devenir guide de haute montagne ?

Depuis quelques années, la profession de guide de haute montagne est conditionnée par l’évolution du marché des loisirs qui, de nos jours, est très prometteur. Toutefois, pour devenir un professionnel agréé, le guide doit avoir suivi une formation ciblée. Avec ou sans le bac, il est tout à fait possible de s’orienter vers le métier de guide de haute montagne, à condition donc de suivre une formation sportive.

À l’heure actuelle, il n’existe qu’un seul diplôme de guide de haute montagne associé au brevet d’État d’alpinisme, délivré par l’ENSA (École nationale de ski et d’alpinisme) à Chamonix. Aucun prérequis n’est indispensable pour l’examen d’entrée, sauf le module PSC1 (« prévention et secours civique » de premier niveau). La formation s’effectue aussi à travers des stages pratiques en alternance et débouche ensuite sur un poste d’aspirant-guide, ce qui peut compenser les frais scolaires.

En pratique, le parcours consiste à décrocher le diplôme d’aspirant-guide afin d’obtenir l’autorisation de passage de l’examen de guide. Bien entendu, cet examen du diplôme d’aspirant-guide demande une grande expérience des hauts sommets tout en exigeant la maîtrise des diverses disciplines requises, comme le ski, l’escalade sur rocher ou glace ou encore sur terrain mixte. À ce stade préliminaire de son parcours de formation, l’aspirant-guide peut remplir les mêmes missions que l’accompagnateur de moyenne montagne à un niveau de difficultés plus limité. Une fois ce stage pratique réussi, il disposera de cinq ans pour décrocher le titre de guide. En cas d’échec, il perdra son titre d’aspirant ! Après avoir rempli deux saisons, le professionnel peut se présenter au concours de guide. Cet examen a pour objectif de permettre aux évaluateurs de constater si l’expérience acquise pendant le stage est suffisante pour que l’aspirant puisse devenir guide.

La carrière professionnelle du guide de haute montagne

Le métier du guide de haute montagne est souvent précaire : il n’existe que très peu de guides salariés en France, la plupart se rémunérant souvent à la prestation et en toute indépendance. D’ailleurs, l’activité du guide est saisonnière et dépend essentiellement de la météo. Ainsi, il n’est pas facile de s’assurer une carrière stable, ce qui incite de nombreux guides à exercer une activité en parallèle. Côté salaires, il est néanmoins possible de gagner jusqu’à 500 euros par jour pendant l’hiver, notamment si le parcours souhaité par le client est difficile.

De la nécessité de travailler plusieurs saisons dans l’année

métier du sport guide de haute montagneRappelons qu’en France, la plupart des guides de haute montagne exercent en indépendant, une minorité de professionnels travaillant pour le compte d’agences de voyages ou de centres de loisirs. De nombreux professionnels ne se limitent plus à l’hiver et n’hésitent donc pas à travailler l’été et le printemps, deux saisons qui attirent de plus en plus les touristes. Si l’automne est la période la plus creuse de l’année, la plupart des guides travaillent l’hiver et le printemps pour compenser le manque à gagner pendant les périodes creuses.

En ce qui concerne les tarifs, les parcours sont tarifés par le Syndicat national des guides, et libre ensuite aux professionnels de s’arranger avec leurs clients. Si ces derniers souhaitent partir plusieurs jours, il est possible de fixer un tarif à la journée. Bien entendu, le prix de la course dépend de sa difficulté, mais les clients habitués reconnaissent qu’en échange de leur sécurité, ils se doivent de ne pas marchander le prix.

Quelles évolutions pour la carrière de guide de haute montagne ?

Il faut savoir que le métier de guide de haute montagne connaît très souvent des débuts tardifs, compte tenu des prérequis très techniques en matière d’alpinisme. Or, vu le caractère très physique de l’activité, il n’est pas facile d’exercer au-delà de 50 ans. Voilà pourquoi de nombreux guides exercent une activité parallèle à laquelle ils pourront se vouer entièrement une fois franchi le cap des 50 ans. Ici, vous avez le choix entre plusieurs métiers en lien avec le tourisme et la haute montagne : photographe, documentaliste, journaliste spécialiste dans l’alpinisme…

En ce qui concerne l’évolution de sa carrière, le guide de haute montagne peut, au terme de sa carrière, devenir enseignant à l’ENSA ou dans une autre structure de formation aux métiers de la montagne. Son expérience dans l’alpinisme peut d’ailleurs lui servir grandement pour l’élaboration d’ouvrages techniques ou la publication de carnets de route sur ses précédentes courses.