Comment devenir moniteur de ski ?

Chaque année, ce sont plus de 20 000 moniteurs et monitrices de ski qui, skis aux pieds, s’astreignent à la vie montagnarde pour partager leur passion pour les sports de glisse. Personnages incontournables de la saison hivernale, ces sportifs sont avant tout de véritables pédagogues qui se portent garants de la sécurité des personnes qu’ils encadrent et à qui ils enseignent le ski. Le métier de moniteur de ski attire de nombreux étudiants chaque année, mais le parcours pour y arriver est long et très sélectif. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la profession de moniteur de ski.

En quoi consiste le métier de moniteur de ski ?

moniteur de skiLe moniteur de ski est un éducateur sportif dont l’activité consiste à enseigner à des skieurs de tous niveaux un ou plusieurs sports de glisse. Le terme « moniteur de ski » est générique : il englobe aussi bien l’enseignement du ski que du snowboard. Le professionnel peut donc encadrer des randonnées en raquettes ou à ski. Véritable acteur du tourisme, il intervient essentiellement dans des activités de loisir pendant l’hiver ou toute l’année, notamment dans les stations dotées de canons à neige.

Dans le domaine du ski, la clientèle est constituée principalement de vacanciers dont le niveau oscille entre débutant et moyen. Si certains moniteurs se spécialisent dans le free ride, le free style ou encore le ski de compétition, rares tout de même sont les clients qui possèdent un niveau avancé. Voilà pourquoi l’exercice du métier de moniteur de ski implique de posséder un relationnel très développé et de savoir animer les adultes comme les enfants. De plus, les moniteurs font rarement du bon ski toute la journée : ils parcourent essentiellement les pistes destinées aux débutants, vertes ou bleues.

En ce qui concerne les conditions de travail, travailler tous les jours comporte, certes, des avantages certains, mais pour ces professionnels du ski, enseigner en milieu montagneux reste tout de même très difficile. Les moniteurs doivent continuer à enseigner sous la neige ou la pluie ainsi que les jours de mauvais temps. Le fait d’enseigner à haute altitude et par temps froid rend souvent les journées longues et éprouvantes.

Les formations pour devenir moniteur de ski

Pour exercer en tant que moniteur de ski, il faut détenir un Diplôme d’État (DE) dans une discipline de ski, que ce soit dans la spécialité « Moniteur national de ski alpin » ou la spécialité « Moniteur national de ski nordique de fond ».

Pour bénéficier de la formation, il est bien entendu indispensable d’avoir un très bon niveau de ski. Le test technique d’accès peut s’effectuer dès 17 ans, mais la formation elle-même ne peut se faire qu’à partir de 18 ans. La formation de 4 ans débouche sur un diplôme qui regroupe les épreuves pratiques et théoriques. En France, elle est dispensée par l’ENSA (École nationale de ski et d’alpinisme) de Chamonix, ainsi que par le CNSMM (Centre national de ski nordique et de moyenne montagne).

Les trois épreuves d’admission à la formation

La durée minimale de la formation est de 4 ans jusqu’à l’obtention du diplôme, même si le cursus dure entre 5 et 6 ans en général. Attention, le taux de réussite au triple test est très faible car il faut une excellente condition physique. Une fois les premières épreuves réussies, l’étudiant doit effectuer des stages de formation qui seront à sa charge et peuvent être rémunérés par les organismes de stage. L’étudiant doit aussi s’équiper avec du matériel de qualité tout au long de ses stages. Pour couvrir les frais de formation, il est possible de solliciter des financements de la part de l’URSSAF ou de Pôle Emploi.

Le test technique

C’est là le point de départ de la voie d’accès au diplôme de moniteur de ski. Le test technique est un slalom spécial chronométré où le candidat doit arriver le plus rapidement possible en bas. Pour réussir à surmonter le stress de cette première épreuve, il est possible de s’inscrire à des compétitions locales et régionales en guise d’entraînement. Ainsi, le candidat sera mieux préparé à prendre des départs pendant le jour fatidique.

Le cycle préparatoire

Il s’agit d’un stage pédagogique qui permet de qualifier l’étudiant en tant que stagiaire, lui ouvrant les droits de travailler et de développer son expérience d’enseignement sur le terrain. Ce stage de 2 semaines a pour objectif de lui faire découvrir l’univers de l’enseignement auprès de différents publics de clients, allant de la classe débutant à la classe 2 (pistes bleues), en passant par les enfants et les adultes. Avant de se présenter à cette épreuve, il est préférable de suivre un cours avec un moniteur afin de constater de visu la réalité du métier.

L’épreuve Eurotest

L’Eurotest est une épreuve chronométrée qui est la plus technique des épreuves du parcours de formation de moniteur de ski. Ce grand slalom dure une minute au minimum, et son temps de base a été établi selon des ouvreurs de coupe d’Europe. D’ailleurs, bien des candidats trouvent cette épreuve très éprouvante, mais celle-ci est malheureusement un passage obligé pour la suite du parcours de formation.

Les cycles de formation

Une fois l’Eurotest franchi avec succès, viennent ensuite les trois cycles du parcours, qui sont répartis en unités de formation (UF). Chaque UF correspond à un stage d’une durée de deux semaines au maximum, lequel est organisé par l’ENSA de Chamonix. Après avoir franchi le troisième cycle, on obtient finalement le BEES (Brevet d’État d’éducateur sportif) en ski alpin de premier degré. Ce BEES permet déjà d’exercer le métier de moniteur en toute autonomie.

Le deuxième degré

Après la formation de premier degré, ceux qui souhaitent aller plus loin peuvent se spécialiser dans l’entraînement et le ski de compétition. Ce cursus se divise quant à lui en 5 UF dans le domaine de la biomécanique, la physiologie, les sciences humaines et sur la technique du ski de compétition.

Le troisième degré

Cette formation prépare le moniteur de ski à des postes à responsabilité dans le milieu de l’enseignement du ski, ainsi qu’à l’encadrement des skieurs de haut niveau. Bien entendu, elle nécessite une très solide expérience dans la compétition de clubs de ski.

moniteur de ski alpin

Les établissements de formation

Outre l’ENSA, de nombreux organismes proposent des formations préparatoires permettant aux candidats de se préparer aux épreuves de test technique : le CRET (Centre de formation aux métiers de la montagne) à Briançon, l’Union régionale des auberges de jeunesse PACA à Serre Chevalier, l’UCPA (Union nationale des centres sportifs de plein air) à Tignes, le Greta Grenoble à Villard de Lans, ainsi que l’Afrat à Autrans-Vercors.

Les clubs de ski

Contrairement aux organismes de formation, les clubs de ski ne proposent pas vraiment de formation préparatoire au test technique de moniteur de ski. En revanche, il est tout à fait possible d’y pratiquer le ski en compétition afin de préparer le BEES de ski alpin. Le candidat ne doit pas hésiter à contacter un club de son quartier, d’autant plus que ces structures se trouvent partout en France.

Rappelons que le taux de réussite au test technique et à l’Eurotest est très faible. Le parcours est long et particulièrement onéreux, mais le métier de moniteur est bien rémunéré, et rares sont les professionnels sans emploi pendant la saison hivernale.

Le salaire et la situation de carrière du moniteur de ski

À l’heure actuelle, le salaire moyen d’un moniteur de ski oscille entre 2 100 et 2 200 euros bruts par mois. Il est donc tout à fait possible d’exercer ce métier de façon stable, même s’il est difficile de vivre bien pendant les six mois de l’année où les stations sont fermées.

Heureusement, certains organismes spécialisés accompagnent les professionnels dotés d’une double qualification, notamment en les recrutant pour des activités nautiques pendant l’été (surf, voile, wakeboard…). Il est également possible de rester en montagne toute l’année en exerçant le métier de moniteur de VTT ou de guide de haute montagne. L’organisme UCPA recrute d’ailleurs régulièrement des moniteurs de ski dotés d’une double qualification en tant que guide de haute montagne, qui garantiront l’enseignement dans un centre sportif.

Dans tous les cas, pour assurer sa survie pendant les six mois en dehors de l’hiver, le moniteur de ski doit exercer une autre activité. Que ce soit dans le tourisme, le bâtiment ou l’agriculteur, il est essentiel pour ce professionnel d’exercer un deuxième métier lui permettant d’assurer un revenu sur toute l’année.

Notons enfin que la plupart des moniteurs de ski exercent dans une école de ski en tant qu’indépendant. Dans ce cas, ils sont rémunérés mais ne bénéficient pas du droit au chômage ni de la sécurité de l’emploi. Pour compenser cette perte de droit, les écoles de ski proposent souvent des revenus intéressants, de l’ordre de 30 à 50 euros l’heure de cours. Enfin, certains organismes d’enseignement du ski embauchent aussi des moniteurs aux rémunérations fixes.