Comment devenir moniteur de plongée ?

Pour bien des plongeurs, la plongée est bien plus qu’une simple passion : beaucoup rêvent de voyages, rencontres et échanges au point de tenter leur chance en tant que moniteur de plongée. Mais le chemin menant vers ce métier est-il vraiment simple et sans embûches ? Au-delà du baptême de plongée, il y a plusieurs étapes de formation et de stages au cours desquels rien ne doit être laissé au hasard. Pour ceux qui souhaitent se lancer dans ce passionnant métier, voici tout ce qu’il faut savoir pour exercer en tant que moniteur de plongée.

Un moniteur de plongée, c’est quoi exactement ?

moniteur de plongéeAussi appelé éducateur sportif de plongée, le moniteur de plongée enseigne aux élèves de tous âges les bases de la plongée sous-marine, en tenant compte de leurs niveaux d’aptitude, allant de la simple initiation à la maîtrise de la discipline. Naturellement, il existe aussi plusieurs profils de moniteurs selon leurs niveaux de formations, dont :

  • L’éducateur sportif de plongée qui détient un BPJEPS en plongée subaquatique (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) : celui-ci exerce son métier à des profondeurs souvent moindres. Il forme des débutants à la plongée de 0 à 6 mètres, et peut parfois accompagner, en tant que guide, des plongeurs jusqu’à 40 mètres sous le niveau de l’eau.
  • Le moniteur de plongée détenteur du DEJEPS (Diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), qui forme, encadre et accompagne les plongeurs expérimentés jusqu’à 60 mètres sous l’eau.

Mais quel que soit son niveau de compétences, le moniteur de plongée est avant tout un professeur efficace qui inculque de façon professionnelle toutes les règles de la plongée sous-marine. Et parmi les fonctions du moniteur de plongée, il est évidemment essentiel qu’il assure la sécurité de tous ses élèves, quel que soit leur profil ou leur niveau.

Les qualités requises pour devenir moniteur de plongée

Pour exercer ce métier, il est évident que le moniteur de plongée soit un expert dans ce domaine sportif. Doué d’une excellente capacité physique, le professionnel doit pouvoir faire face aux périodes d’affluence touristique ou vacancière, soit pendant l’été. De plus, tout moniteur de plongée doit être un bon pédagogue qui fait preuve de patience et d’autorité afin de devenir un éducateur respecté et efficace. Enfin, il doit savoir s’y retrouver facilement en cours de plongée grâce à un excellent sens de navigation.

Il faut savoir que le métier d’éducateur sportif de plongée offre de multiples opportunités de voyages. La majorité des professionnels travaillent d’ailleurs à l’étranger et exercent dans des milieux différents en fonction de leurs certificats. Pour les plus fortunés, il est même possible de créer leur propre centre de plongée afin de pouvoir en tirer tous les bénéfices financiers. Toutefois, il faut noter que l’activité de moniteur de plongée est conditionnée par les conditions météo, qui rendront la plongée plus ou moins sûre.

Quel cursus de formation choisir pour devenir moniteur de plongée ?

Pour exercer la fonction de moniteur de plongée contre rémunération, le professionnel de plongée doit évidemment détenir un diplôme d’État dans le domaine de l’éducation sportive : BPJEPS, DEJEPS, DESJEPS, mention plongée subaquatique.

Le BPJEPS en plongée subaquatique

Le BPJEPS est un brevet niveau bac qui permet au futur éducateur sportif d’animer des activités subaquatiques dans une association, une entreprise ou une collectivité territoriale. Pour bénéficier de la formation, le candidat doit justifier d’un niveau d’expériences minimum (50 plongées minimum), détenir le PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1) et passer un ensemble de tests théoriques et pratiques préalables (sauvetage à moins de 20 mètres de profondeur, apnée à 10 mètres sous l’eau, immersion en palanquée à moins de 40 mètres de profondeur…). D’une durée de 3-4 mois, cette formation est plutôt onéreuse : comptez environ 10 000 euros pour décrocher le BPJEPS.

Le DEJEPS, mention plongée subaquatique

Ce diplôme d’État de niveau bac +2 est indispensable pour exercer le métier de coordinateur ou d’entraîneur dans différentes activités, allant de la découverte de la biodiversité marine à l’exploration d’épaves, en passant par la formation des plongeurs à l’air et au nitrox, le pilotage d’un navire de support de plongée, ou  encore la gestion d’un centre plongée.

Le DESJEPS, mention plongée subaquatique

Ce diplôme d’État supérieur de niveau bac +3 permet à l’aspirant-plongeur d’occuper le poste de directeur de projet, de directeur sportif ou encore directeur de structure. Anciennement connu sous le nom de BEES2 (Brevet d’Etat d’éducateur sportif du 2ème degré) se prépare dans les CREPS (Centres de ressources, d’expertise et de performance sportives) tels qu’à Montpellier, à Antibes, en Guadeloupe ou encore à la Réunion.

D’une manière générale, il faut compter une année pour finir la formation, et entre 6 000 et 9 000 euros pour passer l’examen. La formation permettra au candidat d’obtenir une carte professionnelle, indispensable pour exercer sur le sol français contre rémunération. Pour accéder au cursus du DESJEPS, il faut détenir le niveau 4 en plongée subaquatique, ainsi que le permis bateau et le PSE1.

Quelle formation suivre pour exercer à l’étranger ?

Pour enseigner la plongée à l’étranger, il faut choisir un centre affilié PADI (Professional Association of Diving Instructors), l’organisme international qui fédère les moniteurs de plongée dans le monde. Comme dans l’Hexagone, avant de se lancer dans les niveaux avancés du PADI, il faut valider ses niveaux de plongeur Open Water. C’est par la suite qu’on peut prétendre au niveau professionnel.

À noter toutefois que, pour pouvoir passer sa certification DiveMaster (le premier niveau professionnel du PADI), il faut compter au minimum 40 plongées sous-marines. Une fois le diplôme PADI acquis, le candidat pourra commencer à encadrer des plongeurs et à enseigner la plongée en tant qu’assistant qualifié et rémunéré. Enfin, cette qualification débouche sur le poste d’instructeur assistant et ensuite d’instructeur de plongée.

moniteur de plongée sous marine

Où trouver son premier poste de moniteur de plongée ?

Vous possédez un diplôme d’État de type BPJEPS/DEJEPS ou encore un diplôme international PADI ou SSI, et vous souhaitez maintenant en faire un métier ? Il existe de multiples opportunités offertes par différents organismes en France comme à l’international : ANMP (Association nationale des moniteurs de plongée), site web Plongeur.com, FFESSM (Fédération française d’études et de sports sous-marins), SSI (Scuba Schools International), PADI… Sur simple inscription sur leur site web, ces organismes proposent des offres d’emploi pour les diplômés français ou étrangers. De plus, il est aussi possible de déposer une candidature spontanée auprès d’un organisme spécialisé dans la plongée, ou encore rencontrer des responsables de centres de plongée au cours des salons de la plongée (à Paris en début janvier de chaque année, ou à Düsseldorf en fin janvier).

Le salaire et les conditions de travail du moniteur de plongée

Les conditions de travail varient largement suivant le profil du moniteur de plongée et le type de contrat (saison courte ou longue, CDI…). En France, la plupart des embauches débouchent sur des CDD saisonniers s’étalant sur 2 à 6 mois. Certains employeurs proposent des repas et des logements, ce qui est un atout, compte tenu du coût de l’hébergement en été.

En revanche, dans les DOM-TOM (Mayotte, Antilles…), on préfère souvent les contrats en CDI, dont la semaine est répartie entre 2 jours de repos et 5 jours de travail (jusqu’à 3 tours par jour). Le moniteur de plongée est souvent non logé et perçoit un salaire de 1 700 euros nets.

À la Réunion et en Polynésie, on privilégie les professionnels patentés et indépendants. Ces moniteurs doivent évidemment être déclarés en qualité d’indépendants afin de pouvoir facturer chaque prestation, dont le coût est de 60 à 65 euros par tour. Comme tout travailleur indépendant en France, le moniteur de plongée doit lui-même déclarer ses revenus et payer ses charges.

En revanche, les instructeurs internationaux PADI/SSI souhaitant travailler à l’étranger doivent se référer aux textes du pays dans lesquels ils désirent exercer (types de contrats et conditions de travail).

Le plus souvent, les conditions de travail à l’étranger sont assez difficiles : le moniteur de plongée n’aura généralement qu’un jour de repos par semaine, et doit passer des journées plus longues, à raison de 3 tours par jour. En revanche, de nombreux avantages sont à la clé : logement, restauration, possibilité de plonger dans des environnements exceptionnels…

En ce qui concerne leur salaire, les moniteurs de plongée à l’étranger perçoivent entre 700 et 2 000 euros en fonction des centres de plongée. Certains employeurs reversent des primes par rapport aux formations et articles vendus, ce qui est un réel plus pour combler le salaire de base. Quoi qu’il en soit, cette alternative offerte par SSI et PADI est une expérience unique pour tout moniteur de plongée.

Les évolutions de carrière du moniteur de plongée

En France, il est tout à fait possible d’évoluer, à partir du BPJEPS, vers le DEJEPS voire vers le DESJEPS, afin d’occuper des fonctions d’encadrement de moniteurs de plongée. Cependant, en raison des strictes exigences physiques du métier, il n’est pas possible d’exercer cette activité au-delà de 45 ans. Ainsi, en fin de carrière, beaucoup de moniteurs de plongée se reconvertissent dans la vente ou la réparation de matériels de plongée sur des bases nautiques. Il est aussi possible de travailler en tant que journaliste dans la presse spécialisée ou en tant que consultant pour des activités aquatiques.