Comment devenir jockey ?

Bien des passionnés d’équitation rêvent de franchir la ligne d’arrivée sous les acclamations d’une foule euphorique. Si ce rêve est généralement réservé à une élite, des formations existent toutefois pour gravir les échelons menant à une carrière de jockey professionnel. Mais encore faut-il remplir les conditions pré-requises, telles que les capacités physiques et mentales. Gros plan sur le métier de jockey, une profession incontournable dans l’univers des courses de chevaux et intéressante pour tout sportif désireux d’entrer dans ce domaine.

Les missions du jockey professionnel

jockey professionnelEn France, 600 cavaliers exercent le métier de jockey, parmi lesquels se trouvent de plus en plus de femmes. Si la rémunération mensuelle dépasse rarement les 1 500 euros pour un débutant, à elle peuvent s’ajouter des primes de course allant de 5 à 10% des récompenses de course.

Cavalier très expérimenté, le jockey est embauché par un propriétaire pour monter son cheval lors de courses de galop, plat ou escarpé, et ainsi obtenir les premières places à l’arrivée. En cela, il exerce différemment de l’activité du « driver », dont le métier consiste à disputer des courses de trop.

Il faut savoir que le métier de jockey implique une préparation quotidienne : il doit monter à cheval tous les jours pour maîtriser ses montures et conserver une excellente forme physique. À ses débuts, il participe à l’entretien des écuries aux côtés des lads-jockeys, ces professionnels qui préparent les chevaux à l’entraînement.

Durant les courses hippiques, il arrive souvent qu’un jockey expérimenté peut monter jusqu’à 5 ou 6 chevaux selon son niveau physique, et ce dans la même soirée. Les épreuves peuvent se dérouler dans plusieurs endroits, aussi bien en semaine que le week-end. Et quelques heures avant de monter à cheval, le jockey doit s’entretenir avec l’entraîneur afin de connaître les consignes et de mieux se familiariser avec l’animal si ce n’est déjà fait. Durant le parcours, il doit ainsi porter le cheval à son meilleur niveau de performance afin de tenter de gagner la première place à l’arrivée.

Il faut savoir que le jockey a le choix de travailler pour un seul entraîneur ou propriétaire de cheval en tant que salarié. Mais il peut aussi décider de travailler pour plusieurs écuries de manière indépendante. Dans ce dernier cas, il doit gagner la confiance des entraîneurs et propriétaires afin de signer des contrats qui lui assurent une marge de rémunération acceptable. Il peut alors faire appel à un agent qui s’occupera de négocier des contrats pour son compte, de trouver des montures et d’organiser ses activités.

Un aspect pratique du métier est qu’en travaillant en indépendant ou en tant que salarié, le jockey doit endosser les couleurs du propriétaire du cheval (toque et casaque). Très sportif, il doit maintenir un poids de santé en suivant un entraînement physique rigoureux. D’ailleurs, cette profession est rémunérée selon les performances, ce qui incite souvent les jockeys à se surpasser afin de multiplier les sources de revenus.

Les formations pour devenir jockey

Pour la plupart des jockeys, la vocation de ce métier est le plus souvent motivée par une passion pour les chevaux et par une pratique de l’équitation dès l’enfance. Certes, l’entrée dans cette profession nécessite d’avoir plus de 18 ans, l’âge réglementaire pour monter pendant les courses, mais il est indispensable que le futur jockey prépare son métier très tôt. En effet, les aspirants-jockeys sont sélectionnés dès leur préadolescence, vers 13 à 15 ans.

Les écoles de formation

Dans l’Hexagone, les écoles de formation aux courses hippiques sont au nombre de 5. Elles forment 600 élèves, mais ceux-ci ne finiront pas tous jockeys. Pour entrer dans ces établissements, il faut avoir un baccalauréat professionnel, un CAPA (Certificat d’aptitude professionnelle agricole) ou encore un BEPA (Brevet d’études professionnelles agricoles). Outre ce diplôme, les étudiants doivent aussi posséder comme prérequis la technique appelée « la main » mais aussi un sens tactique développer pour mieux gérer son stress et celui de l’animal. Bien entendu, seuls les apprenants ayant décroché les deux derniers diplômes peuvent briguer le poste de jockey professionnel.

Pour espérer devenir jockey, il faut décrocher le CAPA LCE (Lad cavalier d’entraînement) dans une école de courses hippiques agréée par l’AFASEC (Association de formation et d’action sociale des écuries de courses). En France, ces écoles se trouvent :

  • en Val-de-Marne (Boissy-Saint-Léger) ;
  • en Bouches-du-Rhône (Cabriès) ;
  • en Oise (Gouvieux) ;
  • dans la Manche (Graignes) ;
  • et dans les Landes (Mont-de-Marsan).

Pour décrocher le CAPA LCE, il est indispensable de suivre une formation théorique dispensée dans l’un des centres, mais aussi une formation plus pratique sur le terrain. Pour ce dernier parcours, il faut se rendre chez un entraîneur afin de constater de visu le fonctionnement d’une écurie.

À noter que la formation dispensée par les 5 écoles ci-dessus débouche sur la profession de lad jockey ou de lad driver, et elle fournit l’autorisation de monter pour une durée renouvelable d’un an. Bien entendu, pour participer aux compétitions, il faut faire ses preuves et décrocher la licence de monte octroyée par France Galop pour les courses de galop. Pour les courses de trot, il faut s’adresser à la SECF (Société d’encouragement à l’élevage du cheval français).

Les capacités physiques requises

Évidemment, le métier de jockey nécessite de remplir plusieurs conditions physiques, dont le critère de l’âge, puisqu’il faut être âgé de 18 à 45 ans pour être jockey. De même, cette profession très réglementée nécessite de suivre un mode de vie rigoureux afin de respecter les conditions de taille et de poids. C’est cette discipline qui est la plus contraignante, comme le dit d’ailleurs France Galop : « l’athlète de haut niveau s’astreint à une discipline de vie rigoureuse ». Effectivement, pour pouvoir participer aux courses en tant que jockey, il faut mesurer 1,55 mètre au maximum, et peser entre 46 et 54 kg. Pour les courses sur terrain escarpé, il faut mesurer entre 1,60 et 1,70 mètre et peser 60 kg au maximum.

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Jockey professionnel : un métier exclusivement masculin ?

Si depuis longtemps, les hommes constituent encore l’écrasante majorité des jockeys professionnels (notamment pour les courses d’obstacles), la part des femmes et des hommes tend désormais à s’équilibrer. En effet, la proportion de femmes exerçant ce métier grandit peu à peu, comme en témoigne l’effectif des écoles de l’AFASEC, constitué majoritairement de femmes. D’ailleurs, la gente féminine a plus de chances que son homologue masculin dans ce métier, car les femmes font en moyenne 12 cm de moins que les hommes, ce qui un véritable atout dans l’univers du hippisme.

Parmi les pionnières de l’hippisme au féminin, citons par exemple Darie Boutboul qui, avant de participer aux Grosses Têtes en 1984-1985 et entre 1995 et 2001, fut la première femme à remporter le premier prix en tiercé de la Plaisance, le 1er avril 1984. Depuis cette première victoire, de nombreuses femmes ont suivi son parcours, certaines d’entre elles ayant pu briguer des places de choix dans l’univers du galop : Brigitte Renk, Delphine Santiago, Nathalie Dessoutter, Céline de Beauvoir… D’ailleurs, les femmes jockeys sont connues pour remporter des quintés voire des tiercés, certains parieurs n’hésitant pas à parier sur elles car généralement elles écrasent la concurrence.

Notons qu’en 2012, la jockey canadienne Chantal Surtheland a été invitée aux courses de la Dubaï World Cup, la course de galop la plus prestigieuse au monde. Si sa participation n’a pas débouché sur une victoire, sa présence a eu néanmoins le mérite de porter haut le blason de l’hippisme au féminin.

Jockey professionnel : quels débouchés et évolutions pour ce métier ?

Il faut dire que le métier de jockey est très difficile d’accès : seuls les meilleurs de l’élite sont sélectionnés, dès l’âge de 13 ans, pour exercer cette profession. Toutefois, comme dans tous les domaines d’activités, il existe des exceptions, comme par exemple, les anciens soigneurs de chevaux et les lad jockeys peuvent tout à fait devenir de performants jockeys.

Mais une chose est sûre : une fois l’âge de 45 ans passé, il n’est plus possible d’exercer ce passionnant métier. C’est pourquoi la plupart des jockeys ayant franchi cet âge se tournent vers des métiers liés à l’hippisme, comme entraîneur, enseignant ou, pour les plus fortunés, gestionnaire de centres équestres. Il en va de même pour les lad jockeys ou lad drivers en quête d’opportunités, lesquels peuvent devenir jockey (attention, taux de réussite de seulement 5% !).

De leur côté, les autres qui ont multiplié leur expérience peuvent prendre un poste de premier garçon et encadrer une équipe hippique. Alors que certains, à l’aide d’une formation complémentaire, peuvent briguer le poste d’entraîneur.

En ce qui concerne le parcours du jockey en particulier, un garçon apprenti (16 ans) peut devenir jockey professionnel dès qu’il aura rempli 2 années d’expériences. Selon sa réputation, le jockey peut rapidement exercer en indépendant en choisissant ses montes ou encore en ayant recours à un agent. En somme, la carrière du jockey est une carrière très courte, et il est indispensable de se reconvertir professionnellement, en privilégiant les métiers dans le milieu du cheval.